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Théodore PERROY

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Issu d'une famille installée à St Germain Lespinasse depuis au moins 1447, Théodore Perroy est né le 1er novembre 1822 à Moulins (Allier) où son père, Jean-Baptiste, était chargé, comme ingénieur de la marine, de la surveillance des livraisons de bois pour la flotte.

En 1834, il est envoyé en pension au petit séminaire de Semur-en-Brionnais où il montre des prédispositions pour les mathématiques. Il reste à Semur jusqu'en rhétorique puis il vient à Roanne pour suivre la classe de philosophie où il est l'élève de Mr Gourju.

En 1840, devenu bachelier, il entre à l'Institut Gondinet, à Paris, pour préparer l'admission à l'École Polytechnique.

En 1842, alors âgé de 20 ans, Théodore entre à l'École Polytechnique de Paris. Son rang de sortie lui permet de choisir le corps du Génie Maritime.

Aussi, en 1845, il entre à l'École du Génie Maritime de Lorient d'où il sort premier de sa promotion. Il fait ensuite dans ce corps une brillante carrière, attaché successivement aux usines nationales d'Indret puis aux ports de Brest, Toulon et Lorient.

C'est à Toulon, vers 1865, qu'il travaille à l'invention à laquelle son nom reste attaché. Il fait alors construire un appareil destiné à transformer industriellement l'eau de mer en eau absolument potable. Grâce à cela, les vaisseaux de guerre de toutes les marines purent se dispenser d'embarquer au départ toute l'eau destinée à l'alimentation de l'équipage pendant une traversée.

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Philanthrope, il abandonne sa découverte à la marine française et refuse de conserver le brevet pour lui-même.

En 1866, il reçoit à Toulon, de l'Empereur Napoléon III lui-même, la Croix d'officier : il était alors à cette époque dans la marine française le plus jeune à posséder la rosette.

Avant la guerre de 1870, il est appelé à la sous-direction de l'important arsenal de Brest jusqu'en 1880, date à laquelle il prend en charge la direction de l'arsenal de Lorient.

Pendant le siège de Paris en 1870-1871, une bonne partie des trésors du Louvre furent expédiés à Brest pour les mettre à l'abri des combats. Ils furent déposés à l'arsenal où Théodore en fut établi le gardien.

Durant sa vie active, il publie plusieurs mémoires scientifiques dont certains furent couronnés par l'Institut.

Il termine sa carrière à la direction des forges nationales de Guérigny dans la Nièvre.

En 1886, il reçoit la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Il est à ce moment, dans la marine française, le plus ancien officier de la Légion d'Honneur.

La même année, il prend sa retraite et se retire alors dans sa maison familiale de Saint Germain Lespinasse.

Le 8 septembre 1903, dans l'église de Saint Germain Lespinasse, ornée comme aux plus grandes cérémonies, Théodore et son épouse, Augustine de la Croix, célèbrent leurs «noces d'or» entourés de leurs 39 enfants et petits-enfants, de leurs parents, de leurs amis ainsi que des familles du village. Pour l'occasion, le journal L'Illustration écrit : «Les vénérables époux portaient allègrement le poids des années ; sous leurs cheveux blancs, leurs visages émus et souriants s'éclairaient d'une joie très douce, où se mêlaient la légitime fierté d'une vie bien remplie et d'une belle lignée. Ce fut une touchante communion entre le passé, le présent et l'avenir» (L'Illustration du samedi 3 octobre 1903, Paris).

Quelques mois plus tard, Théodore s'éteint, dans sa maison de Saint Germain Lespinasse, le 13 janvier 1904 dans sa 82e année.